Le Commissariat général du développement durable (CGDD) a publié le 8 mars 2018, le bilan énergétique de la France pour l’année 2016. Comparée à celui de 2015, la facture a diminué de 8, 4 milliards d’euros en un an seulement. Depuis la mise en route de la transition énergétique, l’Etat n’a cessé d’encourager les Français à consommer moins d’électricité. Plusieurs mesures d’incitation ont été lancées.
Peut-on alors considérer ce bilan comme le résultat des efforts déployés par le gouvernement et les divers organismes étatiques ? En outre, est-il possible d’associer cette baisse des dépenses à la capacité du pays à réaliser de l’économie d’énergie ? On peut répondre « oui » à toutes ces questions. Cependant, d’autres éléments ont également contribué à cette réduction de la facture énergétique nationale.
D’après les statistiques, la France figure dans le top 10 des plus gros consommateurs d’énergie dans le monde. Mais ses dépenses énergétiques ont beaucoup baissé ces dernières années. C’est une grande évolution et ce changement au niveau du mode de consommation en énergie de l’Hexagone pourrait expliquer la réduction de la facture énergétique. A quoi est-il dû ?
Le secteur transport est un poste de dépense énergétique très important. Il a du mal à baisser sa consommation en énergie en dépit de toutes les mesures prises. Par contre, elle s’est beaucoup stabilisée, ce qui est déjà une bonne chose. Depuis quelques années, les hausses se font rares.
Dans le secteur résidentiel, la situation s’est aussi améliorée. Pour rappel, l’année 2016 a été marquée par un hiver plutôt rude. Les chauffages ont tourné en plein régime dans presque tous les foyers français, histoire de se protéger du froid. Or, d’après le rapport de la CGDD, la consommation primaire a régressé de 3,2%. A priori, l’augmentation en nombre des travaux de rénovation énergétique réalisés dans les bâtiments résidentiels est à l’origine d’un tel résultat. Il se trouve que les Français sont conscients de l’importance d’une telle démarche.
Dans les secteurs industriels et tertiaires, deux autres grands postes de dépenses énergétiques en France, la tendance est aussi à la baisse. En fait, la plupart des entreprises se préoccupent davantage de l’impact écologique de leurs activités. Ainsi, elles sont nombreuses à avoir privilégié les techniques de production moins énergivores et plus vertes.
La tendance au niveau de la consommation énergétique au cours de ces dernières années prouve que la transition énergétique est sur la bonne voie. En 2016 par exemple, les consommateurs ont délaissé les énergies polluantes. Le bilan de la CGDD révèle un recul important de la consommation de charbon et des produits pétroliers, et ce, dans différents secteurs d’activité y compris le transport, l’industrie et l’agriculture.
Par contre, l’utilisation des énergies plus propres a progressé. La quantité de gaz naturel et d’électricité consommée a augmenté pour la seconde année consécutive. Sans conteste, les climats hivernaux trop rudes sont à l’origine de cette hausse. On a également constaté un développement des énergies renouvelables et de celles obtenues par la transformation des déchets.
Comme il a été mentionné auparavant, la consommation énergétique de la France a bel et bien chuté. Pourtant, les demandes en gaz et en électricité ont augmenté. Les conditions climatiques en hiver devenues de plus en plus rudes obligent les ménages à optimiser le fonctionnement des chauffages. Cela explique cette hausse de la consommation en gaz et en électricité. A en tenir compte, la baisse des factures n’est pas entièrement liée à la modification des habitudes de consommation des Français. En fait, il y a d’autres explications à cela.
Pour information, la production primaire d’énergie en France a connu un recul de 4,8 suite à la cessation d’activité de certaines centrales nucléaires. %. Le pays importe donc des énergies primaires non transformées. Une partie du gaz et des biocarburants distribuée sur le territoire de l’Hexagone provient de l’étranger. La quantité commandée a augmenté. Par contre, on a constaté une baisse au niveau des importations de pétrole brut. Il faut souligner que le taux d’indépendance énergétique de la France a reculé de 1,8 point.
Si la facture énergétique nationale est en baisse, c’est aussi parce que le pays a su limiter les pertes au cours de la transformation, du transport et de la distribution des énergies. Le rapport de la CGDD annonce un recul de 6,5% en 2016. Il est plutôt modeste. Pourtant, il peut avoir un impact sur le coût de consommation globale.
Entre les années 2012 et 2016, le montant de la facture énergétique de la France a baissé de moitié. En effet, il a passé de 71 milliards d’euros à 31 milliards d’euros. La chute des cours des matières premières dont le gaz et le charbon en est la principale cause. Mais on peut aussi expliquer cette tendance baissière à la réduction de la consommation d’énergie primaire. Pour information, le mix énergétique français en 2016 était formé par 41% d’énergie nucléaire, 28% de pétrole, 16 % de gaz et 11% d’énergies renouvelables.
Quel est l’impact de cette baisse des dépenses énergétiques à l’échelle nationale chez les consommateurs et sur le plan environnemental ?
En conclusion, la baisse de la facture d’énergie nationale a diverses causes. On peut l’associer au fait que les consommateurs français ont adopté un comportement plus responsable même si leurs dépenses énergétiques restent encore élevées. En 2016, la facture du secteur résidentiel a encore augmenté. La réduction des dépenses énergétiques nationales est aussi due à la chute des cours des matières premières et à la baisse des pertes d’énergie. Automatiquement, elle a permis la baisse des factures des ménages. Mais elle a aussi généré le recul du taux d’indépendance énergétique du pays à cause de la hausse des importations.