Les membres du Forum des Pays exportateurs de gaz (FPEG) ont demandé à « une approche plus équitable » du prix du gaz naturel. Cette décision a été votée à l’unanimité durant un sommet à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie. Il faut dire que le coût de cette énergie est bien trop faible comparé à son potentiel. Les participants au sommet veulent également booster la demande en gaz naturel pour les prochaines années. C’est un objectif réaliste vu que le monde souhaite adopter un mix énergétique plus propre.
Le quatrième sommet des dirigeants des pays exportateurs de gaz qui font partie du FPEG s’est tenu à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie le 22 novembre dernier. L’évènement a réuni 12 pays incluant notamment l’Algérie, la Bolivie, l’Égypte, les Emirats Arabes Unis, la Guinée équatoriale, l’Iran, la Lybie, le Nigeria, le Qatar, la Russie, la République de Trinité-et-Tobago et le Venezuela. Sept pays observateurs dont l’Irak, l’Oman, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Norvège, le Pays-Bas et le Pérou ainsi que quelques représentants de fournisseur d’énergie à l’instar de l’Espagnol Repsol, le Britannique Shell et le Français Total ont aussi pris part à l’évènement.
Pour rappel, le FPEG détient la majorité des réserves gazières dans le monde. L’objectif des pays membres est donc d’utiliser cette richesse naturelle au profit de leurs peuples, de créer des stratégies efficaces en vue de mieux gérer les ressources et aussi d’instaurer une collaboration transparente avec les pays consommateurs et les acteurs du marché gazier. Justement, le prix du gaz naturel à l’échelle mondiale a été au cœur du débat lors du sommet.
Chaque dirigeant présent au sommet du FPEG a eu sa propre opinion concernant l’approche utilisée dans la détermination du prix du gaz naturel. Mais ils sont d’accord sur un point : il est temps de mettre en place des prix ajustés. Le président bolivien, Evo Morales, parle d’une manipulation abusive des prix. Il incite donc ses homologues à bien protéger leurs ressources. Le ministre de l’Energie algérien, Mustapha Guitouni, quant à lui, a par contre demandé aux membres du forum de rester vigilants devant les contingences qui pourraient se manifester sur le marché mondial du gaz naturel.
Même si son développement est en bonne voie, le mix énergétique adopté par la majorité des pays consommateurs a tendance à engendrer une baisse de la demande actuelle. Pour le moment, ils misent sur un bouquet composé majoritairement par des énergies polluantes comme le charbon. En outre, la surcapacité des centres de production de gaz de schiste aux États-Unis fait ombre sur le développement du marché gazier. Cela a engendré une baisse du prix du gaz naturel. Cette décision du FPEG pourrait avoir un impact sur le coût de cette énergie qui compte déjà de nombreux utilisateurs. Il risque d’augmenter.
Les participants au sommet sont bien conscients de la place prépondérante du gaz sur le marché énergétique mondial d’ici quelques années. En effet, la part du pétrole dans le mix énergétique sera en baisse vu les grands pays oeuvrent à réduire leur taux d’émission en CO2 pour prévenir le dérèglement climatique et la santé de la planète terre. Elle passera de 32 à 29%. Il en est de même en ce qui concerne le charbon. En revanche, la part du gaz augmentera de 4 %, passant de 22 à de 26%.
Par conséquent, les membres du FPEG ont décidé de penser à leurs intérêts en tant que producteur sans pour autant faire du tort aux consommateurs. Raison pour laquelle, ils ont décidé de demander des prix ajustés en fonction des avantages garantis par le gaz naturel au niveau de l’efficacité énergétique et de primes environnementales. Les membres du FPEG comptent également promouvoir l’utilisation de cette énergie dans divers secteurs. Les experts, quant à eux, parlent d’une éventuelle hausse de la demande en gaz naturel. Ils estiment qu’elle pourrait atteindre les 53% d’ici à 2040. Un tel bond engendrera automatiquement une augmentation de la production qui devrait être de 1% par an.