Les acteurs dans le secteur de l’énergie ont déclaré à maintes reprises que l’électricité est moins cher en France que dans d’autres pays européens. Nombreux sont encore les ménages français qui ont du mal à payer leur facture d’énergie. En pleine crise des gilets jaunes, le 22 mars dernier, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a pourtant annoncé une augmentation des prix de l'électricité. Cette hausse des prix devrait intervenir à partir du mois de juin prochain.
Evidemment, c’est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs. Elle a d'ailleurs été largement critiquée par l’ancienne ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, le lundi 25 mars dernier. Il s’avère que la hausse des prix de l'électricité sera importante. Découvrez tout ce qu’il faut savoir à propos de cette augmentation tarifaire.
La commission d’enquête du Sénat a annoncé en 2018 que la facture d’électricité des ménages français risque fort d’augmenter de 50% d’ici à 2021. Au rythme où les choses évoluent, cela pourrait se réaliser. Il faut rappeler que le coût de l'électricité est en hausse constante ces derniers temps. Une nouvelle augmentation est déjà annoncée.
En effet, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a proposé une augmentation des tarifs réglementés d’électricité au mois de janvier 2019. Elle devrait atteindre les 6%. Mais face à la crise des gilets jaunes, le gouvernement qui disposait d’un délai d’opposition de trois mois a opté pour un gel des tarifs jusqu’à la fin de la saison d’hiver. Il estime que cela pourrait soulager les ménages français, notamment les plus précaires, qui devraient utiliser le chauffage de façon soutenue.
Autrement dit, la hausse tarifaire a été juste reportée. A la fin du délai d’opposition, le ministre de la Transition écologique et solidaire a annoncé le 22 mars dernier que la augmentation des prix de l'électricité sera sans doute en vigueur au mois de juin. Mais il reste à définir le taux d’augmentation à appliquer.
Toujours selon François de Rugy, une hausse de 5 à 6% est prévue. Pour rappel, la CRE a proposé une augmentation de 5,9%. Il s’agit d’une forte hausse qui va probablement alourdir les dépenses des français, et notamment les plus précaires.
Il faut souligner qu’environ 25 millions de foyers en France sont encore abonnés au tarif réglementé d’électricité d’EDF. C'est pourquoi la nouvelle hausse concernera 81% des consommateurs résidentiels d'électricité. Quelques millions de petits professionnels seront aussi touchés par cette évolution des prix de l'énergie. Reste à savoir son impact sur le moral des individus concernés...
Une annonce d'évolution à la hausse des prix de l'électricité largement critiquée
Le nouveau tarif n’est pas encore en vigueur qu’il est déjà sujet à de nombreuses critiques. Nombreux sont ceux qui considèrent que la hausse des prix est inacceptable, si on tient compte des arguments avancés par la CRE
D’après l’ancienne ministre de l’écologie, cette décision du gouvernement pourrait ne pas être opportune en se référant au récent mouvement des Gilets Jaunes. Elle pense qu’une nouvelle hausse du coût de l’électricité pourrait causer une autre crise.
Par ailleurs, elle estime que l’Etat a le devoir d’apporter des explications sur la politique de gestion du prix de l’énergie en France vu qu’il fait partie des actionnaires des grands opérateurs comme Engie et EDF.
L’Autorité de la concurrence a contesté une éventuelle augmentation du coût d’électricité de 5,9%. Pour elle, l’application de ce nouveau prix signifie que l’Etat va faire supporter aux consommateurs la charge qui revient aux fournisseurs. En outre, cela aura un impact sur le prix du marché de détail, ce qui va augmenter le nombre des consommateurs concernés.
L’Autorité de la xoncurrence revendique plus d’explications de la part de la CRE. Elle demande également l’application d’un nouveau mode de fixation des tarifs réglementés afin d’apporter plus de stabilité au niveau du prix de l’électricité en France.
Lorsque la CRE a proposé la hausse du prix d’électricité au mois de janvier dernier, elle n’a pas présenté de justification valable. Mais qu’est-ce qui pourrait engendrer une augmentation des tarifs de l'énergie ?
Généralement, une hausse des prix est causée par l’augmentation des coûts de production ou d’approvisionnement. Cependant, la CRE a ici suggéré cette augmentation suite à l’inflation des prix de marché de l’électricité. Ainsi, la hausse des prix est inévitable. Il faudra même rattraper la hausse des prix non appliquée durant le premier semestre.
Il est utile de mentionner que le régulateur a déjà évoqué l’impact du développement des énergies renouvelables sur le coût de l’électricité en France. Selon la CRE, il va engendrer une hausse de la contribution au service public de l’électricité (CSPE) et du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe). Notons qu’entre le 15 août 2008 et le 26 juillet 2017, l’évolution du tarif de l'énergie réglementé a déjà causé une hausse de 35% TTC sur la facture annuelle des ménages français.
Est-il possible d’éviter cette montée du tarif ? Le ministre de la Transition écologique et solidaire a rappelé que les Français qui souhaitent éviter les conséquences néfastes de la fluctuation du tarif régulé ont droit à une alternative, en optant pour les offres des fournisseurs alternatifs.
Selon le médiateur de l’Energie, le fait de changer de fournisseur pourrait générer une économie de 8%. En choisissant un prix fixe, on est à l’abri de la fluctuation des prix du marché.
Qu’en est-il des mesures prises par l’Etat ? Apparemment, il n’y en a aucun. Le régulateur et certains fournisseurs ont évoqué une baisse fiscale qui pourrait réduire la facture d'électricité des ménages concernés. Pourtant, dans son communiqué, le gouvernement a confirmé que cela n’aura pas lieu. Il a rappelé que le prix de l’électricité en France est déjà bien au-dessus de la moyenne en Europe.
En outre, il a parlé de l’existence des divers dispositifs d’aide mis à la disposition des ménages aux ressources modestes comme le chèque énergie, la prime coup de pouce chauffage, la prime coup de pouce isolation, le crédit d’impôt transition énergétique… Ces subventions sont censées permettre aux ménages français d’améliorer la performance énergétique de leurs bâtis et de réduire leur consommation énergétique. Or, il s’avère que les consommateurs restent les principaux financeurs de la plupart de ces aides.
En somme, la hausse des tarifs d'électricité réglementés sera appliquée au mois de juin. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François Rugy, l’a déjà confirmé. La hausse des tarifs sera de 5 à 6 %. Pour rappel, la CRE a suggéré une augmentation de 5,9%. Environ 25 millions de Français seront concernés par cette évolution tarifaire. Il n’y a aucune solution spécifique proposée par le gouvernement pour atténuer l’impact de l’augmentation des prix sur la facture d’énergie. La seule solution à la disposition des ménages concernés est de se tourner vers les offres du marché et de réaliser des travaux de rénovation énergétique en vue de réduire leurs consommations d’énergie.