Le gaz fait partie des énergies les plus consommées en France. Son usage varie d’un foyer à un autre. Il s’agit entre autres d’un excellent combustible pour le chauffage. En même temps, il contribue au fonctionnement des appareils de production d’eau chaude sanitaire. Mais il peut également alimenter les divers outils de cuisson.
Les offres en matière de gaz sont nombreuses depuis l’ouverture du marché de l’énergie. Néanmoins, les tarifs réglementés restent le prix de référence. Ils évoluent chaque mois. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient justement de présenter le nouveau tarif du mois d’avril 2018. Les consommateurs vont profiter d’une légère baisse de 1,1%.
Autrefois, Engie (ex- GDF Suez) était le seul fournisseur de gaz naturel en France. Il proposait le tarif réglementé de vente du gaz qui évolue chaque mois après une analyse établie par la CRE. En fait, la commission détermine le prix réel en fonction des coûts d’approvisionnement supportés par Engie. Elle propose le nouveau tarif aux ministres de l’Économie et de l’Énergie qui sont les seuls à pouvoir à valider sa mise en application.
En 2007, l’Etat a approuvé l’ouverture du marché à la concurrence, ce qui a mis fin au monopole du fournisseur historique. Depuis, les consommateurs ont droit à un large choix d’offres d’abonnement. Seuls Engie et les 22 entreprises de distribution comme Gaz et Electricité de Grenoble ou Gaz de Bordeaux peuvent appliquer les tarifs réglementés. Les autres fournisseurs alternatifs appliquent le prix du marché qui reste souvent raisonnable. En se tournant vers eux, les consommateurs ont plus de chances d’obtenir un contrat beaucoup moins cher.
La décision du Conseil d’Etat prise le 19 juillet 2017 va apporter un grand changement sur le marché du gaz naturel en France. Elle concerne la fin des tarifs réglementés, considérés comme prix de référence. Le gouvernement est encore en train d’étudier la manière la plus adéquate pour mettre en application ce changement. Il est obligatoire vu que le maintien des tarifs réglementés est contraire au droit européen.
Comme à l’accoutumée, la CRE a présenté les nouveaux tarifs réglementés hors taxes du gaz pour le mois d’avril 2018. Une fois de plus, elle propose une baisse du prix du gaz de 1,1%. En voilà une nouvelle qui va soulager de nombreux consommateurs. Pour rappel, ils ont subi une forte hausse de 6,9% au mois de janvier.
Evidemment, l’évolution du prix de gaz diffère selon son usage. La réduction est de 0,4% pour les consommateurs ayant opté pour le tarif de base (cuisson seulement). Elle est de 0,7% pour les abonnés au tarif BO (cuisson et eau chaude). La baisse peut aller jusqu’à 1,2% pour les foyers qui utilisent du chauffage au gaz. Enfin, pour les petites chaufferies, c’est-à-dire les abonnés au tarif B2I, la réduction est de 1,4%.
A quoi est due cette nouvelle baisse du prix du gaz ? Il faut effectivement rappeler que les consommateurs ont déjà eu droit à une réduction de 3% au mois de mars 2018. D’après le rapport de la CRE, la baisse du coût d’approvisionnement en énergie d’Engie est à l’origine de ce changement. Pour rappel, les frais d’approvisionnement réunissent les dépenses liées à l’achat de l’énergie auprès des producteurs. Evidemment, elles incluent le coût d’extraction et de transport. Plusieurs éléments sont à l’origine de leur variation pour ne citer que le taux de change euro/dollar et le cours du gaz naturel.
Dans le rapport de la CRE, on peut aussi découvrir l’évolution du prix du gaz en France depuis le 1er janvier 2015. La commence constate un recul général de 14,7%. Les foyers qui utilisent le gaz pour le chauffage sont ceux qui ont le plus profité de cette diminution des prix.
Pour comprendre les conséquences de cette baisse tarifaire sur la facture des ménages français, il faut déjà comprendre le contenu du document. Pour rappel, la CRE présente un tarif réglementé hors taxes. Or, peu importe le fournisseur choisi, le montant qu’on trouve sur la facture est obtenu par la somme de trois valeurs à savoir : le coût d’abonnement, le prix de la quantité d’énergie consommée ainsi que les taxes et les contributions.
Les frais d’abonnement sont fixes, mais ils varient d’un opérateur à un autre. En général, ils restent faibles. Ils permettent aux fournisseurs d'énergie à couvrir les dépenses générées par l’acheminement du gaz.
Pour le prix en kWh, il dépend de divers paramètres en commençant par le contrat souscrit. Les abonnés aux tarifs réglementés doivent se soumettre au prix fixé par l’Etat. L’option tarifaire est aussi une variable importante. Elle définit le mode de consommation. Le B1 est le plus répandu. Il concerne environ 6 millions de foyers. Ces derniers utilisent le gaz pour le chauffage, l’eau chaude et la cuisine.
La zone tarifaire peut également influencer le prix au kWh. Il est évident que le prix de l’énergie dépend de la distance entre le logement du consommateur et les principaux axes de distribution. A tout cela s’ajoute l’offre commerciale. Notons en effet que les fournisseurs alternatifs proposent différentes offres aux consommateurs. Ces derniers ont le choix entre les prix fixes et les prix variables.
L’avantage d’opter pour le tarif fixe, c’est qu’on peut se mettre à l’abri de la fluctuation du prix de gaz. Cela signifie qu’on ne subit pas les hausses tarifaires. En revanche, on ne peut pas profiter des baisses. Le prix variable présente aussi des avantages et des inconvénients. A titre d’exemple, il ne garantit pas la stabilité. Pourtant, il offre aux abonnés le privilège d’accéder à une réduction tarifaire importante. Selon le médiateur national de l’énergie, le coût de la consommation réelle de gaz représente 80% du montant de la facture.
Les consommateurs de gaz en France doivent s’acquitter d’un grand nombre de taxes. Elles représentent environ 20% du montant total de la facture. On va d’abord parler de la CTA ou contribution tarifaire d’acheminement. En vigueur depuis 2005, elle est égale à 2% du montant de la facture. Il y a aussi la TICGN ou taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel. Depuis le 1er janvier 2017, elle a connu une hausse assez conséquente. Son montant s’élève désormais à 0,00588 euro par kWh. Depuis le 1er janvier 2016, les consommateurs doivent également supporter la contribution biométhane et la CTSSG (contribution au tarif spécial de solidarité gaz). Enfin, il faut parler de la TVA qui peut influencer considérablement les charges des consommateurs.
En résumé, les abonnés aux tarifs réglementés de gaz en France vont bénéficier d’une réduction du prix du gaz de 1.1% en avril 2018. Elle reste modeste comparée à la baisse de 3% appliquée au mois de mars. Néanmoins, elle peut déjà alléger les charges de quelques millions de foyers français, notamment ceux qui utilisent le gaz comme énergie de chauffage, de cuisson et de production d’eau chaude sanitaire. Il reste à savoir l’impact de ce changement tarifaire sur le prix du marché.
Baisse du prix du gaz de 3% en Mars 2018